Après quelques jours passés sur la pointe de la Sicile à decouvrir une autre perle italienne, à garder dans un tiroir où le temps qui passe lui donnera encore plus de beauté.
Erice, une petite ville du Moyen-Âge à 703 mètres sur la mer de Trapani, destination des touristes (qui magiquement dispairessent) et scientifiques. Suspendue dans les nuages et dans le temp, quand le brouillard descend.
En flanant parmi les ruelles caillouteuses et silencieuse, parmi les cours des maisons bourrées de fleurs et de plantes, on s'aperçoit d'être seul et d'entendre le bruit de ses propres pas sur l'ancien pavé.
Le silence raréfié des églises et des couvents, la beauté des portails baroques éclaircis et amincis par le temps, l'entrelacement des anciennes faiences, la mer lointaine qui se faufile parmi les murs normands.
Le centre minuscule renferme toute la typicité de l'artisanat du lieu: les faiences décorées aux couleurs brillantes (moi, je préfère celle de Vietri sul Mare, Salerne), les tapis tissés à la main.
Une pâtisserie colorée et baroque, très sucrée mais jamais ennuyeuse, enrichie par les amandes, les pistaches et les fruits confits, et raffinée par la ricotta, les parfums d'oranges et par des petites touches de la vanille incomparable.
Mais surtout une pâtisserie très parfumée. Le vent d'Erice il sent le sucre et les fourneaux chauds.
Cannoli farcis au moment et cassatine très élégante, petits gâteaux de pâte d'amandes et sospiri aux agrumes. Les genovesi, à goûter et regoûter, un coffret de pâte sablée farcie d'une crème pâtissière parfumée à la vanille, dont la recette est secrètement gardée.
Défournés et vendus encore tièdes, ils sont à goûter dans la rue en les tenants pour quelques instants entre les mains, comme une tasse chaude qui vous chauffe pendant qu'on se promène par ce charmant bourg sicilien.
Un restaurant sans fanfreluche comme on imaginerait un restaurant sur un cocuzzolo d'une montagne, mais au service attentionné et aux bons verres à vin comme on s'attendrait d'un restaurant recommandé par Slow Food.
Matteo Giurlanda et Andrea Coppola, les deux propriétaires, respectivement dans la cuisine et dans la salle.
Inoubliables les sarde (sardine) a beccafico, le poisson fumé et le mosciame di tonno (jambon doux du filet de thon). Auténthiques les bustiati au pistou à la trapanaise mais un peu trop à la saveur d'ail, savoureux les couscous de poisson et delicieux le bouillon qui va avec.
Au lieu du dessert, la cernia alla matalotta, un beau filet de mérou couvert d'olives vertes, câpres et une pluie d'amandes.
La carte des vins suit, ou mieux encore, anticipe les belles surprises qui arrivent de la cuisine, ouverte à la vue.
pasticceria Maria Grammatico
via Vittorio Emanuele, 14
Erice, Trapani
ristorante Monte san Giuliano
vicolo San Rocco, 7
Erice, Trapani
posted by daniela @ 2:30 PM,